Quelle est la place des femmes dans l’histoire de l’art ? Quelle est leur représentation dans l’art ? Sept classes de collégiens de Loire-Atlantique se sont penchées sur ces questions à travers la redécouverte des artistes féminines oubliées de leur département, mais aussi via un processus créatif. Les artistes Lise Abbadie et Anaïs Allais les ont mis au défi d’inventer de nouvelles héroïnes. Elles leur ont sans conteste fait prendre conscience du pouvoir de l’art !
« Nous allons inventer de nouvelles héroïnes, comme une sorte de nouvelle mythologie, de nouveau Mont Olympe qui mettra à l’honneur des personnages exclusivement féminins. » Avec cette consigne hors du commun, Anaïs Allais, autrice, metteuse en scène et comédienne a invité les élèves à réaliser l’influence des œuvres culturelles. Les collégiens ont créé leurs personnages en fusionnant les histoires de femmes qu’ils trouvent admirables, qu’elles soient réelles ou fictives, connues ou anonymes. Résultat : une espionne, une pirate, une oncologue, une militante antiracisme, une enchanteresse et beaucoup d’autres héroïnes fascinantes et bien loin des clichés.
D’ailleurs, avez-vous déjà tapé « super-héroïne » sur Google images ? Il en ressort principalement des représentations féminines sexualisées, blanches et correspondant aux critères de beauté. C’est le constat qu’a dressé la scénographe Lise Abbadie, avant de proposer aux élèves de s’affranchir de toute idée préconçue pour mettre en image leurs héroïnes. L’objectif de l’artiste est de « leur montrer à quel point ça n’est jamais neutre de penser un personnage. »
« Franchement, ça fait réfléchir »
Une démarche qui n’a pas manqué d’interpeller les collégiens, à l’exemple de Clémentine, qui avoue s’être sentie touchée par les thématiques de cette Classe Culturelle Numérique : « C’est un projet original. Le fait que tout le monde en parle pendant une année entière, franchement, ça fait réfléchir et j’ai bien aimé. »
Les élèves ont ensuite donné la parole à leurs héroïnes en écrivant un monologue, avant de lui construire un écrin dans une boîte, à la manière d’un décor de théâtre. « Ce que j’ai trouvé très intéressant, c’est l’interdisciplinarité, c’est de travailler à l’élaboration d’un projet qui va permettre aux élèves de produire pour différentes matières : littéraire, art plastique, etc. », explique Blandine, professeure d’art plastique au collège Olympe de Gouges à Sainte-Pazanne.
Les deux artistes ont rendu visite aux classes pour échanger avec les élèves. Autre moment fort de cette CCN, une exposition itinérante a pris ses quartiers au sein même des collèges pendant 15 jours. Ce pan oublié de l’histoire s’est offert aux collégiens grâce aux archives départementales, qui ont mis en lumière les femmes artistes de Loire-Atlantique. Le projet s’est achevé en beauté sur la scène Stereolux de Nantes, avec une présentation haute en couleur des œuvres des collégiens.
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